De notre mieux suit la trajectoire de filles scoutes à travers plusieurs décennies. Avec poésie et humour, ce projet documentaire dévoile l’empreinte laissée sur ces femmes par un mouvement populaire façonné de clichés.
À l’orée de l’adolescence, une dizaine de filles livrent à la caméra leur vision de l’amitié, de la féminité, de l’amour, et de ce que grandir veut dire. Dix ans plus tard, elles se réunissent à nouveau et redécouvrent leurs témoignages avec émotion. Alors qu’une vingtaine d’années s’est écoulée depuis leurs premières entrevues, leurs souvenirs résonnent avec ceux de pionnières du mouvement au Québec, pour qui le scoutisme représenta une opportunité d’émancipation.
De notre mieux aborde l’univers scout par les chemins de travers, en s’attardant particulièrement à la transmission. Alors que la société et les mœurs évoluent, une même idée de la solidarité et de la réalisation de soi se lègue depuis des décennies. Ni famille, ni école, ni activité de loisir régulière, le scoutisme est un univers à part. Il évoque quelque chose chez la plupart d’entre nous, ici comme dans les quelque deux cents pays où il est pratiqué par des dizaines de millions de personnes. Un scout, ça vend des biscuits et des calendriers, ça fait des nœuds, ça joue dans le bois, ça rend service et ça chante autour d’un feu. Mais, dans l’ombre des stéréotypes bien ancrés dans la culture populaire, se tapit une réalité plus vaste et plus nuancée. Plus attachante, surtout.
En jouant habilement avec une iconographie désuète, et par une approche artistique insolite, De notre mieux pose un regard décalé et inattendu sur l’univers scout.
Marie-Mathilde Riffaud
aka
PINGOUIN GAILLARD
J’ai été scoute six ans avant d’animer un groupe de louvettes, puis de devenir enseignante au primaire. Pendant huit ans, j’ai été Baloo pour une vingtaine de filles. Depuis quinze ans, je suis Madame Marie pour mes élèves. En devenant enseignante, j’ai transformé en métier mon engagement auprès de jeunes. Le scoutisme est un rare milieu où l’on est amené très jeune à assumer de grandes responsabilités, et où le collectif prime sur l’individuel. En commençant à filmer mes louvettes dans les années 2000, j’ai été émue par leur façon d’aborder les questions existentielles, entre humour et poésie. Avec ce projet documentaire, je veux retracer le chemin qui les a menées de l’enfance à l’adolescence, puis vers les femmes engagées qu’elles sont aujourd’hui.
Joannie Lafrenière
aka
PAON DÉBROUILLARD
Je n’ai jamais fait partie du mouvement scout et j’avoue avoir toujours porté un certain jugement face à cette pratique. Ah, l’adolescence ! Comme ça peut brouiller la vision qu’on porte sur le monde ! Me voici maintenant grande, et à titre de documentariste, je me sens privilégiée de pouvoir déconstruire les mythes associés au scoutisme, entourée de femmes louvettes inspirantes. Avec tendresse et humour, je choisis, depuis les dix dernières années, de poser mon regard sur des sujets inédits, souvent un peu décalés, et la caméra devient le prétexte de rencontres véritables. Réalisatrice de productions primées, mon instinct me guide vers des projets à la fois rassembleurs et novateurs, tant dans leur forme que dans leur propos, plaçant l’humain au cœur de ma démarche.
Sophie Mangado
aka
MUSEAU ESPIÈGLE
Journaliste indépendante, je cultive un parcours professionnel éclectique, entre presse écrite et conception, scénarisation et recherche documentaires. À l’âge de neuf ans, autour d’un feu de camp sous une nuit étoilée, j’ai reçu le nom scout Museau espiègle. J’ai rencontré Marie-Mathilde quinze ans plus tard, en 2004, alors qu’elle commençait à filmer « ses » louvettes. Mes années de scoutisme étaient déjà loin et je les avais vécues en dilettante. Mais le regard décalé de Marie-Mathilde sur l’univers scout a résonné en moi. Le désir de porter De notre mieux à l’écran émane de nos nombreux échanges autour de ce que le scoutisme a semé chez des générations de louvettes.
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